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Mes doigts couraient le long des touches,
Couraient pour qui, où et pourquoi?
Les gammes me rendaient farouche,
J’rêvais d’aller au cinéma.

Valses et menuets, fugues et quadrilles
M’étourdissaient des jours entiers.
Et dans la rues, des gars, des filles,
Et au piano, moi, renfrogné.

Rien qu’un jour sans bémols ni dièses:
Ce rêve bleu, ce rêve d’or
Sur ma portée, comme de la braise,
Brûlait en place des temps forts.

Mais seuls les temps faibles – à vrai dire —
Parmi ces fugues de malheur,
Sans doute, auraient pu me suffire,
La vie aurait joué en majeur.

Les gens me taquinaient, oui, certes:
“Joue tes études, musicien!”
Mais, malgré eux, ils ont fait naître
Une grande adresse dans mes mains.

Sur la meilleure scène du monde,
Sous un tonnerre d’ovations,
Je veux saluer, en fin de compte,
Ceux qui raillaient ma vocation.

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