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Dans la vallée où naît la Seine
Montait le soleil sans hâte.
La terre, retenant son haleine,
Guettait sa lumière écarlate.

Le rossignol chantait encore,
Perdu dans ses trilles nuptiales.
Moi, j’ai veillé jusqu’à l’aurore
Dans le jardin sous les étoiles.

Les premiers rayons, en cachette,
Glissaient dans les tendres feuillages,
Et, sur les sentiers, les gouttelettes
Illuminaient d’or les parages.

Soudain, je l’ai vu apparaître,
Un jeune poulain, sans la bride.
Secouant la tête, à la haie verte
Il est allé d’un air timide.

Et, avec ses lèvres rugueuses,
Il s’est mis à gouter les pommes,
Rompant la quiétude berceuse
Par un long craquement rouge et jaune.

Je le regardais en silence
Pour ne pas faire peur à ce mioche,
Fluet, drôle et plein d’innocence,
Qui cherchait sa mère, toute proche.

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